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Ukraine-Zelensky dit avoir parlé défense aérienne et sanctions avec Trump à Rome
information fournie par Reuters 03/05/2025 à 14:26

(Actualisé avec commentaires supplémentaires de Zelensky, déclarations de Medvedev et du Kremlin)

par Anastasiia Malenko et Max Hunder

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré avoir parlé de systèmes de défense aérienne et de sanctions contre la Russie avec Donald Trump en marge des funérailles du pape François, le 26 avril à Rome, à l'occasion de ce qu'il a décrit comme sa meilleure rencontre avec son homologue américain.

Dans des commentaires publiés par ses services, il a également déclaré que Donald Trump et lui-même étaient d'accord sur le fait qu'un cessez-le-feu de 30 jours entre Kyiv et Moscou était la première étape qui convenait afin de mettre fin à la guerre en Ukraine.

Volodimir Zelensky a ajouté avoir abordé le sujet des sanctions avec le président américain, évoquant une réponse "très forte" de Donald Trump sur ce sujet, sans plus de précisions.

Il a également déclaré que l'accord sur les ressources naturelles ukrainiennes signé par les deux pays mercredi leur était mutuellement bénéfique et qu'il permettrait à l'Ukraine de défendre les futurs investissements américains, ainsi que son propre territoire et sa population.

Ce cadre, dont Donald Trump a fait la promotion, donnera aux États-Unis un accès préférentiel aux nouveaux accords sur les minerais ukrainiens et sera favorable aux investissements américains dans la reconstruction de l'Ukraine.

Volodimir Zelensky a déclaré que l'argent versé dans le cadre de l'accord serait réinvesti et ne quitterait pas l'Ukraine, au moins dans un premier temps.

L'accord vise à créer un fonds pour gérer les investissements et conserver les bénéfices générés. Le président ukrainien a indiqué que le conseil de surveillance du projet, qui choisirait son directeur, serait composé à parité de représentants ukrainiens et américains.

Concernant le volet sécuritaire de l'accord, Volodimir Zelensky a souligné l'importance d'une défense aérienne plus efficace, qui constitue l'une des principales demandes de Kyiv à ses alliés depuis le début de l'invasion russe, début 2022.

"CES CHOSES NE SONT PAS GRATUITES"

"Nous sommes donc prêts à ce que les systèmes de défense aérienne soient une contribution. Je lui ai parlé du nombre (de systèmes dont nous avons besoin) - il m'a dit qu'ils y travailleraient, (que) ces choses ne sont pas gratuites", a déclaré le président ukrainien.

Selon Volodimir Zelensky, 30 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine alloués en 2024 par le Congrès américain devaient être versés en 2025 et 2026, à raison de 15 milliards de dollars par an.

Ses commentaires soulèvent des interrogations sur les modalités de l'aide pour 2026, qui pourrait être comptabilisée dans la contribution américaine au fonds prévu dans l'accord sur les minerais.

"L'Ukraine restituera ensuite sa moitié progressivement, et c'est l'objet de l'accord", a déclaré Volodimir Zelensky. "Ce qui est historique dans cet événement, c'est que les Américains peuvent accéder au marché ukrainien pour la première fois."

L'accord sur les minerais a été conclu alors que les États-Unis se disent de plus en plus frustrés par l'incapacité de Moscou et de Kyiv à négocier pour mettre fin à la guerre.

Kyiv se prononce en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel d'au moins 30 jours. Le président russe Vladimir Poutine s'est dit d'accord avec cette proposition sur le principe, ajoutant toutefois que de nombreux points devaient être clarifiés avant de la mettre en oeuvre.

KREMLIN VEUT UNE RÉPONSE "DÉFINITIVE" SUR UNE TRÊVE DE 72H

Répondant à l'offre de Moscou d'un cessez-le-feu de trois jours autour du 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre sa victoire sur l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale, Volodimir Zelensky a déclaré qu'il y était disposé à condition que la trêve dure 30 jours.

Il a ajouté que l'Ukraine, compte tenu de la poursuite de la guerre avec la Russie, ne pouvait pas garantir la sécurité des dignitaires étrangers qui se rendraient à Moscou pour le traditionnel défilé de la victoire du 9 mai.

"Nous ne pouvons pas être responsables de ce qui se passe sur le territoire de la Fédération de Russie. C'est elle qui est responsable de votre sécurité, et nous ne vous donnerons donc aucune garantie."

En réponse, le vice-président du Conseil de sécurité nationale russe, Dmitri Medvedev, a déclaré que personne ne pouvait garantir que Kyiv survivrait jusqu'au 10 mai si l'Ukraine attaquait Moscou le 9 mai.

Le Kremlin a par ailleurs demandé samedi une réponse "définitive" de l'Ukraine à la proposition de cessez-le-feu de trois jours, qui constitue selon son porte-parole un test pour évaluer les intentions de Kyiv.

(Reportage Anastasiia Malenko, rédigé par Max Hunder, version française Benjamin Mallet)

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